Préoccupée par la situation des creuseurs artisanaux en République Démocratique du Congo, dans l’optique de la lutte contre les violations des droits sociaux et droits de l’homme tant décriés dans ce secteur, l’organisation non gouvernementale African Ressources Watch (AFREWATCH) en partenariat avec l’Institut International pour l’Environnement et le Développement (IIED), a rendu public le rapport de l’étude sur les questions liées à l’exploitation artisanale du Cobalt en RDC. Intitulé « Des îlots de responsabilité ? L’approvisionnement des entreprises en cobalt artisanal en République Démocratique du Congo, ce rapport rassemble des points de vue locaux sur les changements prioritaires nécessaires afin d’améliorer la gouvernance et l’investissement dans le secteur.
Partant du fait qu’à ce jour, le cobalt est un élément essentiel des chaînes d’approvisionnement qui stimulent la transition technologique vers les véhicules électriques et que la majorité des réserves mondiales estimées de cobalt se trouvent en RDC, avec 10 à 30% de la production annuelle du Congo qui sont extraites artisanalement, les auteurs de ce rapport ont jugé nécessaire d’identifier et d’éclairer les débats sur la façon dont le secteur d’exploitation artisanale du Cobalt est régi, la manière dont le changement se produit et déterminer les principaux obstacles et entraves à une évolution réelle du secteur, dans le but d’aider les acteurs internationaux et nationaux engagés dans des discussions visant un un réel changement positif du secteur.
A la base également, les auteurs du rapport ont voulu, à travers le document, répertorier les priorités et les motivations des mineurs artisanaux et de les faire valoir dans les décisions politiques.
Selon Emmanuel Umpula, Directeur exécutif de AFREWATCH et Richard Ilunga Directeur des programmes des droits humains au sein de cette même organisation, les personnes interrogées lors de cette étude, ont remis en question le bien-fondé de nouvelles initiatives d’approvisionnement responsable en cobalt, notamment en ce qui concerne l’accent particulier qu’elles mettent sur la collaboration avec les coopératives sur les sites miniers qui ont déjà atteint un certain degré de formalisation. Dans cette logique, renseigne le rapport, si les initiatives d’approvisionnement responsable limitent leur portée géographique à un petit nombre des sites miniers ASM à haut rendement existants, elles risquent de créér des « îlots de responsabilité ».
Pour obtenir des résultats escomptés, les recherches ont été effectuées sur une période de 6 mois entre octobre 2020 et Mars 2021 dans le cadre d’un partenariat entre African Ressources Watch (AFREWATCH) et l’Institut International pour l’environnement et le développement (IIED).
Le rapport soulève un certain nombre des problèmes constatés sur le terrain dans le secteur de l’exploitation artisanale du Cobalt.
« Nous avons publié ce rapport, qui essaie d’identifier les obstacles pour la formalisation du secteur minier artisanale. Le premier obstacle c’est le fait qu’il n’y a pas de zones d’exploitation minière artisanale qui sont viables. Le deuxième problème, c’est la question des prix. Vous savez qu’aujourd’hui, le prix est contrôlé par les acheteurs. Il n’est pas fixé de manière équitable et juste pour permettre aux artisanaux de pouvoir bénéficier des fruits de leur travail. Un autre problème que nous avons identifié, c’est la question des minerais. Lorsqu’un creuseur apporte ses minerais, souvent il y a le cuivre et le cobalt et les acheteurs achètent un seul minerais », a révélé Emmanuel Umpula, Directeur exécutif de AFREWATCH.
Le gouvernement congolais a été pour ce faire invité à s’impliquer pour l’amélioration de la situation, car selon les auteurs du rapport, on ne peut pas assainir le secteur artisanale, si on écoute pas la voix des creuseurs artisanaux qui sont les acteurs clé. AFRIWATCH plaide pour qu’on donne espaces d’exploitation aux hommes et femmes impliqués dans ce secteur.
« Que le gouvernement créée les zones d’exploitation minière artisanale. Qu’il essaie d’organiser les marchés pour que les creuseurs vendent au prix équitable et tirent profit de leur travail. Nous avons aussi demandé au gouvernement et à toutes les parties prenantes, de prendre en considération la voie des creuseurs artisanaux parcequ’ils jouent un rôle très important », a conclu Emmanuel Umpula.
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